L’intento è quello di fondare un genere nuovo, ibrido, in una creolizzazione tra filosofia e poesia

Sur l’Imaginaire
Ce par quoi le concept échappe à son
enfermement, c’est-à-dire à son propre
système. Ce par quoi toute communauté
échappe à son enfermement, pour entrer dans
le système non systématique du Tout-Monde.
L’Imaginaire dépasse le dit, le vécu, le concept,
dans une dynamique qui est une poétique.
(Glissant, 2002)
Sebbene vi siano molte affinità con gli ambiti di interesse dei Post-Colonial studies (identità, alterità, sociologia, etnicità, ecc.) non bisogna cedere alla tentazione di ricondurre il pensiero glissantiano alla branca di studi nata a seguito delle decolonizzazioni del secolo scorso. Per la sua apertura alle questioni che riguardano la mondialità, ma soprattutto per il suo atteggiamento nei confronti della storia del suo Paese e dei tanti Paesi figli della colonizzazione, Glissant rifiuta l’appellativo di autore post-coloniale a causa del carattere sommario, sintetico e conclusivo del termine:
“Je ne me sens pas un post-colonialiste, parce que je suis dans une histoire qui ne s’arrête pas. L’histoire de la Caraïbe, ce n’est pas une histoire figée. Il n’y a pas une période post-colonialiste de l’histoire de la Caraïbe, et même des Amériques. Il y a un discontinuum qui pèse encore sur nous. […] Il y a quelque chose de récapitulatif, de synthétique et de conclusif dans le terme « post-colonialisme » que je récuse. Je me considère comme appartenant à un pays qui se débat encore dans les incertitudes de la mainmise sur ses propres valeurs et sur ses propres richesses”. (Glissant, 2010: 64-65)
Questo rifiuto della “retorica postcolonialista” (Leupin, 2016: 242), che affonda quindi le sue radici nel non considerare cessato il riverbero delle politiche coloniali messe in atto nelle Americhe, si associa al rigetto totale, da parte dell’autore, di qualsiasi tipo di “pensée de système” e “système de pensée”:
“Ce n’est pas le système qui est récusable, c’est que le système soit systématique. C’est ça qui est récusable. On peut avoir des systèmes non systématiques. On peut avoir des systèmes chaotiques. On peut avoir des systèmes erratiques. On peut avoir des systèmes à dimension variable. Là, ce ne sont plus des systèmes systématiques. Une pensée de système ou un système de pensée, c’est ce qui obéit à des lois systématiques. Ce n’est donc pas la notion de système qui est critiquable, c’est la notion que le système vous oblige à des unicités de cheminement, à des unicités de progression, à des linéarités qui ne correspondent plus à la situation actuelle du monde et de son organisation chaotique”. (Glissant, 2010: 77-78)
Questi “sistemi sistematici” di cui parla l’autore sono quelli sui quali si è fondata la filosofia occidentale e che hanno dato vita a concetti quali l’Essere, l’Altro, il confine, l’universale, alimentando le invasioni, le conquiste e le colonizzazioni. Opponendosi a questo tipo di pensiero univoco, immutabile e generalizzante, Glissant preferisce abbracciare piuttosto l’imprevedibilità, la fragilità e l’incertezza dell’“Autre de la pensée”:
“[L’Autre de la pensée] c’est le moment où je change ma pensée sans en abdiquer l’apport. Je change, et j’échange. Il s’agit d’une esthétique de la turbulence, dont l’éthique qui lui correspond n’est pas donnée d’avance”. (Glissant, 1990: 169)
Per quanto complessa, intricata e basata sulle nozioni di provvisorietà e di turbolenza, non bisogna però pensare che l’opera glissantiana sia priva di coerenza o che si fondi su concetti effimeri di cui sarebbe difficile se non impossibile afferrarne il senso. Al contrario, la sistematicità e il rigore logico con cui si articola sapientemente l’opera, in apparente contraddizione con il suo rifiuto di ogni pensiero sistemico, prendono la loro forza dai processi di frizione e imprevedibilità sui quali si sono fondate le culture caraibiche e che caratterizzano ormai la condizione attuale del mondo. Questo non significa però che Glissant abbia ignorato nel corso delle sue riflessioni il pensiero filosofico che si è costruito nel corso dei secoli, ma anzi è proprio a partire da questo che l’autore martinicano ha improntato il suo discorso. Penser la pensée, dunque la filosofia, per Glissant non è introspezione, chiusura e astrazione, bensì un atto di condivisione delle realtà del mondo, in un dialogo costante tra passato e futuro, dove gli immaginari e le poetiche si trasmettono e si trasformano in un turbine infinito, come recita l’incipit dal suggestivo titolo “Imaginaire” di “Poétique de la Relation”:
“Penser la pensée revient le plus souvent à se retirer dans un lieu sans dimension où l’idée seule de la pensée s’obstine. Mais la pensée s’espace réellement au monde. Elle informe l’imaginaire des peuples, leurs poétiques diversifiées, qu’à son tour elle transforme, c’est-à-dire, dans lesquels se réalise son risque. La culture est la précaution de ceux qui prétendent à penser la pensée mais se tiennent à l’écart de son chaotique parcours. Les cultures en évolution infèrent la Relation, le dépassement qui fonde leur unité-diversité. La pensée dessine l’imaginaire du passé: un savoir en devenir. On se saurait l’arrêter pour l’estimer, ni l’isoler pour l’émettre. Elle est partage, dont nul ne peut se départir ni, s’arrêtant, se prévaloir”. (Glissant, 1990 :15)
In “Édouard Glissant, philosophe. Heraclite et Hegel dans le Tout-Monde”, Alexandre Leupin, nell’intento di trovare le tracce della filosofia occidentale nel pensiero glissantiano, caratterizza dunque il pensiero di Glissant come una “poétique philosophique” (Leupin, 2016: 59):
“Si la philosophie de Glissant est aujourd’hui originale, c’est aussi parce qu’elle mêle dès le départ, sans repentir et sans excuses, la raison et l’imaginaire, les traditions de l’Occident et d’ailleurs. La réflexion est menée tout autant par le poème, le roman, le théâtre que par l’essai; la poésie et la littérature sont «pensées», sans être poésie ou roman à thèse, ce qui ferait de la littérature un avatar romancé de la philosophie. […] Et la philosophie est une poétique, sans que Glissant ne s’abîme dans une mystique incohérente et faussement littéraire. […] Il est l’un des rares modernes à avoir articulé le poétique et le philosophique sans nécessairement les tenir pour contradictoires, et à l’avoir fait avec un talent de poète qui se manifeste à la fois dans les traités et dans les entretiens très nombreux qu’il a donnés. L’ensemble de l’oeuvre est ainsi une créolisation entre philosophie et poésie, une mise en relation poétique de deux imaginaires et deux savoirs conçus depuis Platon comme distincts, voire opposés”. (Leupin, 2016: 70).
Si è visto infatti come nella scrittura saggistica di Glissant vi sia una costante interazione con la forma narrativa e la forma poetica; non si tratta però di una semplice contaminazione dei generi, scelta che presupporrebbe comunque da parte dell’autore il riconoscimento dell’esistenza di categorie separate destinate a mescolarsi solo occasionalmente (Pessini, 2008: 301). L’intento è quello di fondare un genere nuovo, ibrido, in una “creolizzazione tra filosofia e poesia” per riprendere le parole di Leupin. È lo stesso Glissant a spiegare questa nuova scrittura messa in atto nei saggi, nel corso di un’intervista rilasciata a Lise Gauvin:
“L’essai a quelque chose de l’écriture poétique quand l’essai est un outil de découverte, quand l’essai sert à fouiller dans une matière. Il y a des essais qui se contentent d’être des récapitulations. À ce moment-là, l’essai peut avoir son langage rationnel ou complètement organisé, structuré, clair. Mais quand l’essai se donne pour objet de fouiller une matière poétique, […] il est certain que le style ne peut pas être un « style » d’essai et que ce doit être un style de poésie”. (Glissant, 2010: 74)
Limitandoci quindi alla sola forma e strutturazione della sua riflessione, si trovano già dei punti di riferimento imprescindibili per leggere il pensiero glissantiano: quello dell’autore è un modo di pensare che prende vita dalla “materia poetica” dell’immaginario del luogo e del tempo vissuti e che entra in rapporto con le diversità delle materie poetiche di ogni luogo e ogni tempo. La “poetica filosofica” dei testi di Édouard Glissant si manifesta dunque attraverso una scrittura, una parola che prende vita dalla concretezza del paesaggio e del tempo:
“[…] la parole ne prend pas naissance dans une abstraction, dans une élévation abstraite. La parole est liée à un paysage, à un temps, mais elle essaie de rencontrer tous les paysages et tous les temps du monde. C’est cela qui en fait le caractère inenfermé, le caractère perpétuellement ouvert”. (Glissant, 2010 : 63)
Sara Aggazio, “Délirer un peu sur la traduction”. Una poetica della traduzione in Édouard Glissant, Tesi di laurea, Università degli Studi di Modena e Reggio Emilia, Anno Accademico 2019/2020